jeudi 2 décembre 2010

overland track

Lundi 22 novembre, Colas me rejoint à Launceston pour filer au départ de l'overland track le 24. Deux jours de rangeage de sac et d'achat de provisions pour aboutir à un chargement totalement absurde pour ce genre de rando : j'ai environ 30kg sur le dos et Colas 20kg (pourquoi un tel déséquilibre ? Parce qu'en lutin de base je pars en rando avec un tas de matériel pas tout à fait vital mais presque : appareil photo (gros) et pied ; double flute ; stock de guimbarde ; ordinateur portable ; sansula et bien sur trois livres (pas de bouquin de poche ce serait trop facile).

(petite paranthèse culture australienne : ici il existe un phénomène merveilleux pour le dévoreur de bouquins que je suis : les second hand bookshops. Quand vous avez fini votre livre acheté à prix d'or (20$ pour un livre de poche neuf) vous pouvez vous retenir de pleurer puisque une fois votre livre fini il vous suffit de vous rendre dans le second hand bookshop le plus proche et d'échanger votre livre contre un autre, le tout en ajoutant environ 2$ pour que le gérant du magasin puisse mettre du beurre dans ses épinard. Un moyen économique et écologique de lire beaucoup.)

Revenons à nos moutons : l'overland track. Après une belle journée ensoleillée le 23 pour atteindre Sheffield (la ville la plus proche du départ de la rando, à 67 kms.) on démarre malheureusement la randonnée sous une pluie battante. Six heures de marche et 30mm de pluie à travers 10kms de marais et montagne avec un chargement digne d'un sherpa, une expérience plutot éprouvante. Pas de photos de ce premier jour de rando bien évidemment, avec la pluie hors de question de sortir mon matériel. Cette première journée a de quoi nourrir quelques regrets mais ce n'est que partie remise, on a maintenant un pass valable 2 mois dans n'importe quel parc naturel de Tasmanie, de quoi revenir voir ce qu'on a fait qu'appercevoir à travers les nuages, cette fois sans sac et pour une randonnée d'une journée seulement.
La nuit au refuge a beau etre humide, elle fait un bien fou.

Deuxième jour, après la pluie de la veille, le temps nous parait clément. Pourtant un crachin breton continue à nous suivre et le sol est tellement détrempé que notre avancée reste lente. Heureusement l'étape est courte (8kms) et le soleil nous fait le plaisir d'apparaitre le soir, ce qui me permet enfin de donner un semblant d'utilité à mes 3kg de matériel photo.



 Un wallaby, aussi envahissant que le lapin en france et aussi craintif qu'on rouge gorge approvoisé, il y avait un petit dans la poche de celle-ci (ce qui est assez rare à observer) mais je n'ai pas réussi à en prendre une photo correcte.

 Un eucalyptus parmis d'autres, mort sur pied comme beaucoup, bien classe comme beaucoup.

 Un lutin face à un bonzai, dans le marécage la végétation a une légère tendance au nanisme.

 Un wombat, espèce en voie de disparition partout en Australie, pourtant nous avons pu en observer un à la grande surprise du ranger.

 Un ciel qui se passe de commentaire.

Un possum, un petit curieux qui vient faire les poches des pantalons que vous avez laissé à secher dehors la nuit.

Troisième jour, l'étape la plus longue de la randonnée : 17km environ, mais le relief est vraiment léger et la météo nous donne du courage. Pas grand chose de particulier sur cette étape, si ce n'est que l'on découvre qu'en plus d'oser nous vendre une carte à 15$, les gérants du parc ont en plus été incapables de tracer un profil correct à partir de cette meme carte (on a attendu pendant environ 2 heures un pic de 80m qui promettait une montée difficile et une belle vue sans jamais en voir la couleur).

Quatrième jour, temps un peu couvert, on essaye vainement une montée au sommet le plus proche du refuge pour finalement abandonner (après 1h de pateaugeage dans un marais, on s'est retrouvé bloqué par une rivière de 4m de large et 2m de profondeur où le pont avait été submergé par les pluies de l'avant veille) et passer un après midi de repos (au total on a quand meme tourné en rond environ 9kms avant d'abandonner, mais sans les sacs à dos ce qui facilite grandement la marche).

Cinquième jour, petite étape de 10km qui nous permet de faire l'un des side trips les plus intéressants de la randonnée : le mont Ossa, sommet de la tasmanie du haut de ses 1617m (bien que l'altimètre d'un autre randonneur annonce 1629m une fois monté sur le plus heut rocher du sommet). Dans ce pays, les lacets n'existent pas, donc la montée ressemble plus à de l'escalade, 500m de dénivelé en moins de 2kms ça fait une belle pente. Ca vaut quand meme largement le coup, la vue s'est parfaitement dégagée pendant l'ascension et on aura vu un peu de neige en Australie :

 La montée plutot raide.
 Meme photo que la précédente mais du point de vue opposé (le ciel commence déjà à se dégager)
 Première plaque de neige en Australie, ça fait un choc.
 Un peu avant le sommet, la vue est déjà belle.
Depuis le sommet de la Tasmanie, une belle récompense après deux heures de montée.

Sixième jour, après une nuit très très froide (on a eu droit à une belle gelée matinale), petite étape de 10km à travers la rainforest avec 2km de side trip pour aller voir quelques belles cascades qui grace à la pluie des premiers jours sont vraiment impressionnantes.




Septième jour, les réserves de nourriture commencent à sérieusement manquer (on a déjà tué 2,5kg de riz, 250g de haricots blancs, 2kg de fruits secs, 1kg de semoule, quelques citrons, et les tois quart d'un pot de 500g de miel), donc on fonce à travers la rainforest pour 15,5km dont les 6 derniers à se casser les chevilles dans les racines. On atteind en cours de journée le lac St Clair que l'on va longer tout au long de ses 18kms.
 L'embouchure de la narcissus river qui alimente le lac st Clair, un autre endroit auquel on essaiera de retourner au crépuscule pour essayer d'appercevoir un platypus.
 L'arbre le plus classe que j'ai jamais vu, pas vraiment de quoi vous donner une échelle sur cette photo mais il faisait bien ses 3m de diamètre avec une souche particulièrement artistique.
Et une cime bien majestueuse qui domine de quelques mètres les arbres environnants (pourtant la rainforest est généreuse en grands arbres).

La nuit en refuge est praticulièrement agitée, vers 22h les rats font leur apparition et retournent tout le refuge avant de se rendre compte que l'on a plus de nourriture, du coup ils se retournent contre un pauvre couple qui dort dans sa tente dehors et se retrouve le lendemain avec des réserves de nourriture dévorées et un gros trou dans la toile de tente. Plus tard, vers 2h du matin, Colas se bat pendant 2heures avec le poele à charbon du refuge pour allumer un feu et nous sauver du vent qui passe à travers le trous de 5cm sous la porte du refuge.

Huitième et dernier jour, c'est reparti pour 11 km de rainforest le long du lac st Clair, on a mangé nos dernières réserves de riz le matin et il nous reste pour seules réserves deux cuillères à soupe d'huile d'olive, un peu de curry, des épices à tchai et un citron. Le lutin avance vite quand il sait qu'il risque d'avoir faim, (il court il court, le furet... euh pardon le lutin) donc on ne profite pas vraiment du paysage, dommage.

Arrivé au bout de la randonnée, on se dirige vers Derwent bridge qui est annoncé sur le lonely planet (n'achetez surtout pas ce guide) par un point de la meme taille que sheffield (1000 hab). Arrivé à Derwent bridge, grosse surprise, ici il y a une station service qui vend des nouilles à 2$ les 500g, et un hotel qui loge les backpackers dans un préfabriqué pour 30$ la nuit. On essaye de faire du stop pendant 4heures au milieu de ce désert avant de se résoudre à passer la nuit à l'hotel et à prendre le bus le lendemain matin. L'overland track est une très belle rando, mais aussi une très grosse machine à fric, attention au budget quand on se lance dans une rando pareille.

Allez dernière petite photo : un curawong, espèce de corbeau à l'oeil jaune.
 

cataract gorge reserve

Après quelques jours de silence j'ai un peu de temps à perdre pendant que le pain lève (j'ai enfin réussi à trouver de la farine et de la levure convenables, vivement dans deux heures qu'on déguste un bon pain bien français).

Après mon arrivée en Tasmanie, j'ai passé une semaine à Launceston à attendre Colas, une semaine à réunir le matériel de randonnée qui me manquait encore, faire quelques provisions et tenter de faire du pain (impossible de trouver une levure correcte ici). Pendant mes heures perdues j'ai quand meme exploré un peu les alentours,  tout particulièrement la cataract gorge reserve qui m'a fourni un bon entrainement pour les randos à venir et m'a laisser entrevoir la faune local.

Quelques photos pour illustrer tout ça :

 La cataract gorge, un coin bien sympa mais où il faut chercher un moment avant de réussir à fuir les promeneurs du dimanche agglutinés sur les chemins balisés, heureusement si on suit le chemin "warning steep step, hikers only" littéralement "attention escalier raide, randonneurs uniquement" on peut voir ce qui suit :

Un petit oiseau parmis les nombreux volatiles colorés de la réserve, ils sont globalement assez farouches et durs à approcher, celui-ci a eu la joyeuse idée de s'approcher quand je faisait une pause casse croute. 



Les deux photos ci dessus résument ma première rencontre avec un tronc creusé naturellement, un phénomène assez courant puisque je croiserait ensuite deux ou trois troncs du meme acquabit que celui là (pour la première photo je suis entièrement rentré dans la souche)
 
Un oiseau bien connu de tous les joueurs de didgeridoo : le kookaburra. Ce cousin du martin pecheur est certe moins coloré que son homologue européen mais dispose d'un autre atout, son cri ressemble à l'éclat de rire d'un méchant de dessin animé walt disney qui vient d'imaginer un plan diabolique.

Manquant malheureusement à cette série de photos, une vue depuis le sommet de la gorge mettant le couchant en valeur, la batterie de mon appareil n'a pas survécu assez longtemps pour prendre cette scène à laquelle j'ai eu la chance d'assister.

mercredi 17 novembre 2010

good morning tassie

Hier (mercredi) j'ai enfin posé le pied en Tasmanie, l'ile du petit diable tellement mignon.

Normalement il y a aussi des Platypus (appellation locale de l'Ornithorynque) dans le coin, mais sans payer une fortune pour en voir un enfermé dans un zoo ça risque d'etre dur d'en apercevoir.

Pour venir j'ai pris le ferry, seule alternative à l'avion pour venir en Tasmanie, plus chère et plus lente, mais au moins on est pas limité en bagage.  Et puis sur le ferry il y a Joe, un aborigène qui fait l'animation sur le bateau pendant que les balandas se pochtronnent au bar à coté (il faut voir leur mine piteuse le lendemain). Sur les 300 personnes sur le bateau on est que 6 à s'en etre rendu compte mais Joe est un p***in de guitariste, car pour faire de la musique sur le ferry, c'est comme pour faire la manche dans le métro à Paris, il faut passer des auditions. On a donc passé un super bon moment avec Joe et d'autres zicos à coucher tous les autres, dommage que j'ai pas encore de didge avec moi.

Je reste donc à Launceston pour attendre l'ami Colas qui dois décoller de sa campagne du nord le 22. En attendant je cherche un producteur de cerise qui veuille bien de nous, histoire que mon portefeuille se refasse une santé après la traversée vers la Tasmanie et qu'on puisse s'acheter un van pour enfin faire des vraies économies et aller se perdre dans les coins les plus reculés de l'Australie.
Après l'arrivée de Colas, on va se faire l'overland track, une rando d'au moins une semaine à travers les lacs et montagnes du nord est de la Tasmanie ; que du bonheur en perspective.

samedi 13 novembre 2010

quand est-ce qu'on mange ?

Je suis donc en Australie depuis très exactement quatre jours, après un voyage très éprouvant (l'avion ce n'est déjà pas très confortable mais quand en plus votre voisin à la mauvaise idée de faire la taille d'un basketteur dopé aux anabolisant et qu'il prend la moitié de votre place en plus de la sienne c'est carrément long).

Heureusement que j'ai passé un dernier week end en France suffisamment épuisant pour pouvoir dormir malgré tout.

A l'arrivée à Brisbane, la première chose à faire c'est de fuire au plus vite, juste le temps d'ouvrir un compte, d'acheter un téléphone australien et ce que je n'ai pas pu emmener avec moi  dans l'avion et je décampe.
Première expérience avec le stop aux antipodes, un moment vraiment extraordinaire. Ici quand vous montez dans une voiture (que vous n'avez pas attendu plus de 2 minutes), dès que le chauffeur entend votre accent français vous avez immédiatement droit à l'une des bière planqué dans la glacière derrière le frein à main. Après deux premiers lift, j'ai fini par monter dans une voiture qui m'a fait faire trois cent bornes à travers le bush, commentaires touristiques inclus, pour arriver à Byron bay. Une fois à Byron, je trouve un backpacker et je m'écroule pour cuver les 6 bières qui m'ont été gracieusement offertes sur la route.

Le lendemain, réveil à 4 h du mat (bin oui décalage horaire + bière de bon matin ça fait des réaction bizares au niveau de l'horloge interne). Je tente le lever de soleil sur le point le plus à l'est de l'Australie, raté à 10 minutes près. Puis je me paye le luxe d'un petit voyage vers Nimbin, qui est selon les habitants "la capitale des hippies en Australie". Effectivement c'est assez vrai, à ceci près qu'il ne doit plus y avoir beaucoup de vrais hippies sur place, on rencontre surtout ceux qui espèrent se faire de l'argent sur les clichés liés aux hippies (un dealer tous les 3 mètres, des fringues arc en ciel dans toutes les boutiques, et quantité d'objets dérivés liés au chanvre sous toutes ses formes).
J'arrive quand meme à trouver un petit lot de guimbardes bien sympas (mais carrément hors de prix, à peu près deux fois plus chères que les memes chez Dan Moi qui se fait déjà une marge de 400%). Petite satisfaction personnelle, le vendeur me dit que c'est la première fois de sa vie qu'il entend quelqu'un qui sait jouer, du coup trois clients intéressés viennent vers moi pour me demander conseil, je leur explique qu'il faut les commander chez Dan Moi pour se faire arnaquer mais en douceur.
 
La soirée à Byron Bay bien sympatique, j'ai ainsi pu observer de près la population du backpacker moyen en Australie, il est le plus souvent français ou allemand, il se couche tard (en général vers deux packs et demi) et va à la plage dès son réveil à midi, bref, le backpacker moyen est un glandeur alcoolique.
Il existe aussi une deuxième catégorie de touristes, bien français, qui profite honteusement de l'effet foudroyant de son accent français sur les Australiennes qui se balladent sur la plage et aligne les traces de rouge à lèvre sur son col de chemise en guise de tableau de chasse. Globalement détestés par tout le monde, ces touristes ont en plus la mauvaise idée de donner à tout le monde l'impression que le français moyen ne vient aux antipodes que pour jouer au docteur.
Enfin, la proximité avec Nimbin aidant surement, on rencontre par ici pas mal de bretonnes ayant une attirance particulière pour le shit.

Après Byron, je suis sur Newcastle (non non pas le newcastle de rosbeef, celui qui est légèrement au nord de Sydney), c'est assez moche mais je suis obligé d'attendre demain pour partir, le dimanche le stop ne marche pas du tout par ici. Et puis au moins j'ai eu le temps d'écrire cette tartine que vous allez lire plusieur fois en vous arrachant les cheveux pour trouver la contrepétrie (cherchez bien elle est pas facile celle là).

Juste un petit mot pour finir en expliquant le titre de cet article, dans ce pays tout est bien, chère mais de bonne qualité, sauf la nourriture qui, en plus d'etre hors de prix, à une facheuse tendance à etre de piètre qualité. Un exemple frappant parmis d'autres, un kilo de pommes granny smith coute ici 7,5$ soit environ 6€. Moi qui suis habitué aux pommes gratuites ça me fait assez mal.  

puiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Voila c'est fait.

Malgré toutes les réticences qui me taraudaient à l'idée de faire un blog pour mon voyage en Australie j'ai fini par lacher prise face aux nombreuses demandes.
Bien évidemment vu le prix de l'accès à internet ici, ne vous attendez pas à avoir un nouveau message tous les jours, une fois par semaine serait déjà un beau score.

J'entend d'ici la première question, pourquoi ce titre louche ? Ligérien parce que j'habite en bords de Loire, et ornithorynque parce qu'il faut rendre justice à cet animal méconnu, qui a la magnifique particularité d'etre un mammifère ovipare (ce qui est assez unique) mais qui vit dans l'ombre d'un autre mammifère, le kangourou, qui lui a volé le statut d'emblème national.

Pour la suite, puisque je trouve le concept du blog un peu idiot (pourquoi chercher à frimer auprès de nos amis restés en France en leur montrant la photo classique d'un kangourou en train de brouter sur le bord de la route (tous ceux qui ont visité le pays savent qu'il est beaucoup plus représentatif de voir un cadavre de kangourou après sa rencontre avec un road train sur les bords de route) ? ), j'ai décidé de pimenter un peu le blog et d'en assumer le coté ridicule en vous proposant un petit jeu.
Je vais essayer autant que possible de glisser des contrepétries dans mes articles, vous aurez tout votre temps pour essayer de les découvrir et celui qui en aura démasqué le plus recevra un joli cadeau à mon retour.


PS : je suis tout à fait conscient des sous entendus graveleux portés par la plupart des contrepétries, aussi je demanderais aux mineurs d'avoir une autorisation parentale pour participer au jeu.